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1993
Tout commence en septembre 1993. Matthieu vient alors de quitter son premier groupe : Night Feast qui donnait dans le rock à la Noir Désir. Julien quant à lui est un bassiste débutant et ami de longue date de Matthieu (ils sont dans la même classe depuis la 6ème). Ce mois de septembre, ils le passent dans la chambre de Julien à taper des bœufs avec une boite à rythmes sous le nom de Skeletons Of Hell.
Influencés par Iron Maiden, Metallica et Overkill, ils écrivent leurs premières compos : Sad Death et Degradation. Très vite, ils recrutent un jeune batteur auxerrois et s’installent dans le grenier des Archives Départementales pour répéter. L’essai n’est pas très concluant et Matthieu et Julien profitent largement de la batterie pour peaufiner leurs compos. Matthieu décide alors de faire appel à l’ancien batteur de Night Feast, Rodolphe, qui accepte volontiers de tenter le coup, même s’il n’est pas très attiré par le métal. Le nom de Skeletons Of Hell est alors abandonné au profit de Elvaron qui n’est autre que le nom de rôliste de Julien lors de nos interminables parties de Donjons & Dragons. Elvaron s’installe alors dans la cave d’une crèche pour répéter. Le groupe a 4 compositions : Sad Death, Degradation, Repent et Reborn Again. Ces compos sont, pour l’instant, instrumentales puisque le groupe est à la recherche d’un chanteur…
1994
Elvaron répète tous les samedis devant de nombreux potes. Les répétitions sont enregistrées sur cassettes ou filmées. Par dépit, Matthieu profite d’un ampli et d’un micro sur place pour se lancer dans le chant. L’exercice restant assez difficile, Degradation restera instrumentale ainsi que la nouvelle compo : Dream. Les paroles viennent doucement et Elvaron décide de faire quelques reprises pour que Matthieu s’entraîne à chanter et jouer en même temps. Le groupe se lance alors dans des covers de Metallica (Nothing Else Matters), Iron Maiden (Be Quick or be Dead) et… Red Hot. Avec beaucoup de travail personnel, le chant se met en place et les nouvelles compos se font plus violentes : Time To Speed, Thrash Zone, Spell & Swords et Wake Up Dead.
Une première démo est enregistrée le 27 mars 1994 (basse, guitare et boîte à rythmes). Au mois d’avril Elvaron recrute un chanteur en la personne de Damien Cheminant mais ses lacunes dans la langue de Shakespeare ne lui permettent pas de garder sa place. Le 22 mai 1994, Elvaron donne son premier concert à Monéteau à l’occasion d’un festival en plein air. Le public n’est pas au rendez-vous mais le groupe obtient sa première coupure de presse très élogieuse. L’essai étant concluant, Matthieu et Rodolphe décident d’organiser un concert à la salle Vaulabelle d’Auxerre le 30 juin. Leurs efforts sont récompensés car les 5 groupes présents attireront plus de 300 personnes ce soir là. Le lendemain, Elvaron ouvrait pour Chris Savourey à Appoigny. Coup dur de ce mois de juillet 1994, Julien doit déménager à Metz pour l’année scolaire suivante et Elvaron se retrouve donc sans bassiste… Julien rejoint alors le groupe de speed métal de Metz : Skydancer.
1995
Michael Peusch est officiellement le nouveau bassiste de Elvaron et fait ses premières armes sur scène le 18 février 1995 à Jussy. Année du bac oblige, les répétitions se font rares et seules 2 nouvelles compositions voient le jour : Hellvaron et No Fate, No hope. Le groupe se lance aussi dans la reprise Felony de Bad4Good ainsi que dans celle, plus difficile, de Blue Powder de Steve Vai. Elvaron se produit le 3 juin lors du festival Sonic Day III à Parly. Le 21 juin, pour la fête de la musique, Julien rejoint le groupe sur scène pour jouer quelques morceaux et s’adonner un peu au chant. Ce concert sera le dernier avec Rodolphe et Michael puisque Matt part pour Nancy dès le mois de septembre. Les choses se goupillent bien puisque Julien sera lui aussi sur Nancy ! L’été 1995 sera mis à contribution pour enregistrer la première démo officielle de Elvaron : Necromantia.
Grâce à des économies, le groupe s’achète un 8 pistes Yamaha et quelques micros. Julien et Matt s’enferment durant un mois dans le garage Skorka à St Julien-lès-Metz. En l’absence de Rodolphe, c’est Matt qui assurera les parties de batterie. De ces sessions, une seule nouvelle composition voit le jour : Satan Laughs qui marque l’entrée de Elvaron dans le progressif. A l’occasion de cet enregistrement, Julien et Matt exhument une vieille ballade : Raistlin’s Farewell et Matt écrit 2 interludes instrumentaux : Requiem et Nordic Song. La démo Necromantia ne sera tirée qu’à 25 exemplaires. Matt intègre officiellement Skydancer au mois d’août. Dès le mois de septembre, Elvaron se met à la recherche de son nouveau batteur… sans succès. Julien est alors à l’école d’architecture de Nancy et Matt partage les bancs du CMCN (actuel M.A.I) avec un certain Stephan Forté. Matt devient un vrai pro dans la programmation de boîtes à rythmes. En 3 mois, pas moins de 4 compositions sont mises en boîte avec le 8 pistes : Exhumation… Not So Sad, Immortal, Battlefield et Foredoomed. En l’absence de batteur, la technicité des morceaux s’accentue ainsi que leurs durées. Skydancer se sépare après un seul concert sous cette formation.
1996
Elvaron est invité le 20 janvier à l’émission radiophonique culte de Nancy : Death Top. C’est l’occasion de rencontrer les acteurs majeurs de la scène nancéienne : Mortuary, Scarve, Depraved. L’accueil est assez froid ; le décalage musical semble difficilement gérable. Elvaron commence à se faire du souci ; aucun batteur n’accepte de jouer des compos si compliquées (Mike Portnoy est alors un parfait inconnu pour les batteurs nancéiens). Ce n’est qu’en mars 1996 que Fred se réveille et dit à Matt qu’il est batteur et qu’il veut bien tenter le coup (Matt et Fred se voient tous les jours au CMCN depuis septembre ;-)). Par chance, Fred sait lire les partitions ce qui accélère considérablement les choses. Le 7 mai 1996, la nouvelle formation donne son premier concert à l’Acropole à Dijon. Durant le mois de mai, le groupe s’enferme 2 semaines à Étival Clairefontaine pour mettre en boîte sa deuxième démo : Exhumation. Finalement, aucun exemplaire ne sera pressé et le groupe considère cette expérience comme une bonne mise en route avant d’aller dans un vrai studio. Les sessions d’enregistrement de Mages Battle débutent en octobre au studio Lillebonne à Nancy. Elvaron restera 2 semaines en compagnie de Laurent Steffen pour mettre en boîte ce premier album autoproduit. Un certain Nicolas Colnot, étudiant dans la même classe que Matt, pointe régulièrement son nez au studio ; il devient fan absolu du groupe.
Afin de terminer le concept de Mages Battle, Elvaron compose et enregistre Sustenance dans la foulée. Le master de l’album est disponible en décembre mais le groupe n’est qu’au début de ses surprises puisque à cette époque, Elvaron n’a plus un sous ; tout l’argent est passé dans le studio…
1997
Mages Battle est en boîte mais maintenant il faut réaliser le pressage ce qui implique plusieurs choses : dépôt des morceaux à la SACEM, droit de reproduction, dépôt du nom à l’INPI, réalisation du glass master, frais d’infographie pour le livret et pressage. Après plusieurs mois de galère et quelques concerts, la somme est réunie pour presser Mages Battle à 1000 exemplaires. C’est Julien qui réalisera la pochette. Coup dur du mois de mai 1997, Fred, contraint de partir de Nancy, quitte Elvaron. Matt et Julien se retrouvent une fois de plus à deux et envisagent alors d’assurer la promo de Mages Battle avec une boîte à rythmes. L’album sort officiellement le 27 août 1997 et, pour l’occasion, le groupe organise une soirée de lancement dans l’appartement de Matt. Une question est alors soulevée : comment écouler 1000 albums sans aucune distribution ?
Elvaron commence à faire le tour des disquaires et se confronte à la dure réalité du marché. Sans le soutient d’une maison de disque, l’album ne sera pas disponible partout. Matt et Julien s’organisent et entreprennent de démarcher eux-même aussi bien pour la promo que pour la distribution. Elvaron fait alors la connaissance des groupes Hades et Woozy Memories (dans lequel officie un certain SeeK) ; c’est le début d’une longue amitié entre la plupart des membres. Hades et Elvaron donneront 4 concerts ensemble cette année là. Un passage sur M6 Nancy en septembre et une excellente chronique dans Hard Force de novembre 1997 vont donner un vrai élan.
Les commandes pour Mages Battle affluent ; les ‘zines et les radios contactent le groupe pour des interviews et des chroniques. Elvaron reçoit ses premières playlists. En décembre, l’album est disponible dans la plupart des réseaux de distribution VPC ainsi que dans les Fnacs du Grand Est. Depuis le mois de novembre, Matt et Julien répètent avec le batteur et le guitariste de Tormented Souls en vue de leur intégration dans Elvaron. En décembre, le groupe obtient sa première chronique sur webzine : Agony online.
1998
Les chroniques de Mages Battle commencent à paraître dans les ‘zines ainsi que les rares interviews accordées à Elvaron. L’année semble commencer sous les meilleurs auspices mais le nouveau line-up ne tient pas, en février Matt et Julien se retrouvent une nouvelle fois seuls. Ce petit break est mis à profit pour composer et enregistrer une nouvelle composition : The Five Shires. Le morceau est écrit en 1 mois, il dure 29 minutes et se sépare en 7 parties. Elvaron pense alors que ce titre peut servir de base à un éventuel deuxième album en l’associant avec des compos déjà existantes (Bloodstone Lands et The Rope).
En mars, Julien et Matt supplient Fred de rejoindre le groupe, ce qu’il fait avec joie. Quelques jours plus tard, Elvaron se produisait au lycée de la Malgrange à Jarville. Apothéose de cette année, le groupe se voit proposer d’ouvrir le show de Iron Maiden au Zénith de Nancy le 27 avril 1998. Une journée inoubliable en compagnie de Maiden et de… Helloween ! Elvaron commence à se faire accepter à Nancy.
En mai, le groupe se produit plusieurs fois, notamment aux côtés de Mortuary, Carcariass ou encore Unscarred. En août, Hard n’ Heavy publie une chronique élogieuse de Mages Battle et Elvaron est interviewé par le ‘zine Underground Investigations. Elvaron est sélectionné pour le repérage du printemps de Bourges 1999 mais s’incline en finale face à Ace et Redrum. La finale ayant lieu le soir d’halloween, Elvaron jouera masqué… En décembre, Elvaron obtient sa première chronique étrangère dans le ‘zine Japonais Occult Grinder.
1999
Ce début d’année commence sous les meilleurs auspices ; Elvaron passe avec succès les auditions du Ramdam au M.A.I. et le groupe se voit proposer de jouer au Terminal Export avec Unscarred et X-Vision. Malgré un énorme effort de promo pour ce concert, les groupes n’attirerons pas plus de 120 personnes ce soir là. Elvaron travaille sur 2 nouvelles compos : The Rope et Bloodstone Lands afin de les intégrer de manière définitive dans le set. Parallèlement, Matt, SeeK et Julien montent un groupe de reprises nommé Génération Albator (reprises de génériques célèbres à la sauce métal).
En mars, Elvaron se produit au chapiteau de la pépinière à Nancy pour le festival Ramdam. A cette occasion, SeeK montera sur scène pour interpréter la reprise du célèbre générique de dessin animé Capitaine Flam. La légende est née ici !!! C’est en juillet 1999 que la décision est prise d’intégrer SeeK aux claviers, le choix d’un deuxième guitariste s’avérant finalement moins judicieux… Les morceaux sont donc réarrangés pour clavier. Les répétions se déroulent bien mais le groupe se fait virer de son local de répète de Houdemont… Elvaron se voit contraint de répéter à St-Dié dans le local d’un pote. Elvaron profite de ses nombreuses connaissances pour se faufiler dans un local à Nancy. SeeK fait sa première apparition officielle sur scène à Wassy en novembre (concert qui se finira en baston !!). Matt, SeeK et Julien commencent à composer en vue du prochain album et trois nouvelles compos voient le jour : The Tower Of Palanthas, Beyond The Gate et The Quest For Alifaar’s Door. Les paroles se baseront désormais sur la nouvelle qu’écrit SeeK : L’alliance Du Dragon Noir.
2000
C’est le calme plat en ce début d’année ; Elvaron répète en vue de l’enregistrement de The Five Shires. La démarche adoptée est alors d’enregistrer une démo servant de base à une future production mais surtout utile pour démarcher les labels. Les sessions commencent au mois de mai dans le home studio de Matt. Une nouvelle compo vient s’intégrer au futur album, il s’agit de Killianor’s Sight composée uniquement par SeeK. Officiellement, The Five Shires sera constitué de 7 titres pour une durée de 70 minutes. Les démos sont prêtes en septembre et sont envoyées à de nombreux labels.
Un nouveau tournant dans la vie d’Elvaron, Julien décide de quitter le groupe. Matt accepte difficilement cette décision et décide alors de jeter l’éponge si le groupe n’est pas signé avant la fin de l’année. Les réponses des labels commencent à arriver : réponse négative pour Holy Records. Le label Furtive Records propose un contrat de co-production ce qui implique d’injecter beaucoup d’argent (que Elvaron ne possède alors pas). De plus, le label n’a alors aucun distributeur et Elvaron décline l’offre.
En octobre, Matt est contacté par Laurent Bocquet du label Thundering Records qui propose de signer le groupe. Les contrats sont fait ce même mois et la distribution sera assurée par Musea. Elvaron va devoir mener 2 missions simultanées : chercher un bassiste et s’occuper de la sortie de The Five Shires. La pochette étant déjà pratiquement finalisée, il ne reste plus qu’à réenregistrer et remixer l’album ce qui sera en partie fait dans le home studio. Les premiers bassistes pointent leurs nez… sans succès.
2001
Les pronostics les plus fous annoncent la sortie de The Five Shires pour le mois d’avril ce qui laisse encore 4 mois à Elvaron pour trouver un bassiste. Début mars, le groupe supplie Nicolas Colnot (ami de longue date et fan du groupe) de prendre la basse. Il rentre officiellement au sein d’Elvaron le 11 mars. S’en suivra, le même mois, une session photo sur la butte de Mousson (vestige de l’ancien château de Mousson) par Béatrice Bigel. Seul petit problème vis à vis de Nico, il n’a ni basse, ni ampli… Elvaron puise donc dans ses réserves pour acheter le matériel. Les répétitions sont productives et avancent rapidement car Nico déchiffre sur partitions. The Five Shires sort début mai sur le label Thundering Records.
S’en suivra une promo assurée par le label (interviews, radios, chroniques, publicité) ainsi que quelques concerts avec d’autres groupes du label. En avril, le groupe décide de changer de local de répétition, celui-ci étant devenu trop insalubre et humide. C’est le groupe Guardian Angels qui acceptera de partager son local situé dans les environs de Nancy. De juin à août, 8 chroniques paraissent dans divers ‘zines. Toutes sont élogieuses exceptée celle parue dans Metallian qui pour des raisons encore inconnues ne manifeste aucune volonté de soutenir Elvaron… Cet été là, Elvaron jouera dans la mythique salle L’araignée au Plafond et participera à la deuxième édition du Myrtistock Festival. L’album se vend assez bien ; Elvaron fait ses premiers T-shirts officiels et le groupe participe à 2 compilations distribuées à plus de 2000 exemplaires. Une série de 7 chroniques paraissent entre septembre et décembre notamment dans Hard Rock, Progressia et Rock Hard (noté 9/10 par Phil Lageat + dossier sur les albums conceptuels par Bruno Bages). Grâce à l’association Divine Union, Elvaron donnera un nouveau concert à l’Araignée au Plafond en octobre.
2002
Le début d’année est particulièrement froid dans l’Est et Elvaron échappe de justesse à un accident de voiture en revenant d’une répétition. Nico Matt et Seek s’attèlent à la composition du troisième album ; longue gestation qui durera jusqu’au mois de juin. En février, direction Strasbourg pour un concert mémorable avec Hachoir et Naked Scarecrow.
Les chroniques de The Five Shires continuent de paraître et Elvaron se voit proposer la première partie de Blaze à L’After Club de Metz. A ce moment, le groupe semble vraiment bien parti pour acquérir enfin une petite notoriété et commence à prendre la grosse tête… Un concert à Pompey va vite les faire redescendre sur terre (le groupe jouait en tête d’affiche d’un festival et se prend un bide monstrueux). Elvaron fait un mea culpa online sur son site Internet et revient à une certaine décontraction. Pour marquer le coup, Elvaron décide de faire la fête de la musique en toute simplicité à Auxerre, lieu de sa formation.
En juin, Elvaron commence les sessions d’enregistrement de son troisième album dans le home studio de Matt. Petite pause estival pour une troisième participation au Myrtistock Festival avec la présence exceptionnelle du groupe Time Curve Symmetry. Dans la foulée du troisième album, Elvaron décide de réenregistrer totalement The Five Shires afin que l’album ait enfin la production qu’il mérite. Cette initiative tombe plutôt bien puisque la quasi-totalité du premier pressage est écoulée. Le mixage de cette nouvelle version commence en octobre ; il est confié à Christophe Heyrend. L’année 2003 marquera les 10 ans du groupe et à cette occasion, Elvaron décide d’accompagner la nouvelle version de The Five Shires avec un CD bonus contenant une chanson inédite de 20 minutes qui fait le lien entre The Five Shires et le troisième album à venir…
2003
Cette année 2003 est plutôt studieuse car il s’agit de la dernière année d’études universitaires pour Matt, SeeK & Nico. Néanmoins, les répétitions sont maintenues même si aucune prestation scénique n’est prévu. La motivation de Fred s’effrite de plus en plus et le groupe envisage une autre alternative : Fred assurera la guitare rythmique et la batterie sera séquencée. Cette formule semble être la mieux adaptée car elle permet à chacun de travailler chez soi, à son rythme. Néanmoins, le groupe reste sans nouvelles de Fred durant plusieurs mois…
Le mixage de la nouvelle version de The Five Shires arrive à son terme au mois de juin, le mastering est confié à l’agence de design sonore Tékitizi. Au mois de juillet, Elvaron est invité à participer à un tremplin « découverte » à Golbey dans les Vosges. Le groupe se voit refuser la victoire car il possède déjà 2 albums à son actif… le jury préférant privilégier un groupe à la discographie vierge ! Coup de théâtre du mois de septembre, SeeK annonce son départ du groupe ! Un ultime concert est donné avec SeeK le 20 septembre 2003. Nico et Matt se mettent donc en quête de nouveaux musiciens. Dès le mois de novembre, c’est Frédéric Renaut qui sera le nouveau batteur et Nicolas Marékovic assurera les claviers. La pochette de la réédition de The Five Shires est confiée à Matthieu Vidal de Fresh Garden Design. L’album comprenant ladite réédition ainsi qu’un CD bonus contenant une chanson inédite de 20 minutes sera disponible début 2004… Le nouveau claviériste ne semble pas vraiment très motivé et la place et de nouveau désertée. Depuis le mois de décembre 2003, Elvaron travaille avec une chanteuse en vue de son intégration au sein du groupe.
2004
Après quelques répétitions avec Lindsay au chant, Matt demeure assez sceptique sur son avenir de chanteuse dans Elvaron. Sa voix convient parfaitement à un registre variété mais donne finalement un côté trop « pop » aux chansons du groupe. De plus, la vague des groupes de « métal à chanteuse » devient tellement à la mode que la décision est prise fin janvier de ne pas continuer dans cette direction. Néanmoins Lindsay étant pianiste depuis de nombreuses années se voit proposer le poste alors encore vacant. Elle travaille alors sans relâche sur le clavier d’un ami et répète avec Fred et Nico et se pointe au mois mars avec tous les titres d’Elvaron dans les doigts.
Le groupe est de nouveau au complet et plus au point que jamais ! C’est ce même mois que sort la réédition de The Five Shires, s’enchaine alors une nouvelle promo avec pléthore d’interviews et chroniques. Après deux mois de répétitions intensives le premier baptême de scène du nouveau line-up se fait le jour de la fête de la musique à Nancy. En juillet, les sessions d’enregistrement débutent pour le troisième album The Buried Crown. La batterie est enregistrée chez Fred, les claviers chez Nico et le reste au Elvaron’s Lair.
Petite pause estivale : Elvaron est planifié pour se produire sur la place Stanislas le 11 juillet. Enorme scène, son monstrueux ; le groupe interprète 3 titres devant un public nancéien enthousiaste. Le rendez-vous est pris pour un autre concert au Conservatoire de Nancy le 23 juillet dans le cadre du festival Nancyphonies. Matt sera invité à donner une conférence pour l’occasion sur l’influence de l’écriture classique dans le métal. Le mixage du troisième Elvaron est de nouveau confié à Christophe Heyrend (le cinquième homme) et débute en octobre. Parallèlement, Matt travaille activement sur le livret du disque. Le processus se déroule à merveille et prend fin début décembre. Christophe et Matt se rendent alors au studio La Source Mastering (Dolly, Mass Hysteria, Silmarils, Gojira) pour la post-production et la création du master CD. La sortie de l’album d’Elvaron The Buried Crown est planifiée pour fin mars sur le label Manitou Music ; la distribution sera confiée à Socadisc Europ Ditribution.
2005
The Buried Crown sort de l’usine au mois de janvier mais l’album ne sera disponible que fin mars, temps nécessaire au label pour mettre en place la promo. Elvaron organise une soirée de lancement avec le groupe MoXiD en ouverture le 19 mars à L’artiste Café de Golbey. Les premiers exemplaires du nouvel album sont écoulés. The Buried Crown sort officiellement le 1er avril et les premières chroniques accueillent chaleureusement l’album. Elvaron donnera de nombreuses interviews et se voit offrir une double page dans Rock Hard. Plusieurs émissions de radio invitent le groupe à s’exprimer sur le nouvel album et n’hésitent pas à diffuser les titres les plus longs (One Last Season, King of Thylia). La présence de musiciens classiques sur The Buried Crown est unanimement saluée.
Après un break estival, Elvaron commence l’écriture du quatrième album. La décision est prise de laisser de côté l’histoire de L’alliance du Dragon Noir pour développer un concept d’anticipation/SF en étroite collaboration avec un auteur français. Les compos, toujours fortement ancrées dans le metal progressif, sont tournées vers la diversité notamment par l’apport d’idées de Fred et Lindsay. En fin d’année, Elvaron dispose de 6 nouvelles compositions sur les 8 prévues. Thomas « SeeK » Letscher, ancien claviériste du groupe, participe également à l’écriture de nouveau matériel. La réalisation du livret a d’ores et déjà été confiée à Stéphane Martinez de Art Of Darkness.
Interview:
Que signifie Elvaron ?
Matt : Elvaron est le nom d’un personnage de jeu de rôle que l’on a adopté ensuite pour le groupe.
Pouvez-vous nous présenter les membres du groupe ?
Matt : donc il y a moi à la guitare et au chant, SeeK aux claviers, Fred à la batterie et Nico qui est notre nouveau bassiste depuis mars 2001.
Pouvez-vous nous raconter votre histoire ?
Matt : ELVARON s’est formé en 1993 à Auxerre en bourgogne où nous avons tourné pendant 2 ans. Ensuite, nous sommes partis à Nancy avec Julien (notre ancien bassiste) et nous avons dégoté Fred à la batterie. Après quelques démos, on a enregistré notre premier album autoproduit : MAGES BATTLE en 1997. En 1999, SeeK a prit la place de clavier afin d’élargir le panorama musical du groupe. Nous avons alors travaillé sur les démos de THE FIVE SHIRES pour démarcher auprès des maisons de disque et nous avons obtenu un deal avec THUNDERING RECORDS en octobre 2000. L’album est sortit en mai 2001. Pour un historique plus détaillé, je conseille aux lecteurs d’aller faire un tour sur notre site (http://www.elvaron.net).
Qu’est-ce qui vous a motivé à monter ce groupe ?
Matt : j’avais déjà un groupe au lycée qui s’appelait NIGHT FEAST et quand on s’est séparés en 1993, j’ai voulu remonter un groupe dans une optique plus « metal » car avant je jouait du rock !! Avec le batteur de night feast et un bassiste Auxerrois, on a formé ELVARON voila tout. Je voulais surtout pouvoir jouer mes compos sans que les autres disent: « non ça sonne trop metal ton riff !! »
Quelles sont vos influences majeures ?
Matt : pour ma part, c’est plutot des groupes comme Overkill, Megadeth et Iron Maiden pour la pêche mais surtout Dream theater, Symphony X et RUSH qui reste mon groupe préféré.
SeeK : Moi je donne plutot dans le Samael, Nightwish et Symphony X.
Comment définiriez-vous le style musical d’ELVARON ?
SeeK : les avis sont partagés; mais personnellement, je nous rallierais au mouvement assez général du metal prog.
Sur votre site il y a une page secrète où l’on peut trouver 2 génériques de dessin animé, pensez-vous en faire d’autres ?
Matt : Effectivement c’est en cours ; nous avons déjà enregistré 2 autres génériques à la sauce ELVARON et nous attendons de trouver les arrangements les plus judicieux pour en faire d’autres.
Seront-ils disponibles que sur internet ?
SeeK : Dans un premier temps, ils ne seront effectivement disponibles que sur notre site ensuite on verra en fonction de droits qui nous serons accordés si nous voulons en faire une distribution plus générale.
Quelle est votre méthode de composition ?
Matt : C’est très simple, nous travaillons essentiellement sur ordinateur pour composer. Chacun dispose du même logiciel chez lui et peut donc noter ses riffs au fils de son inspiration du moment. Une fois par semaine nous nous réunissons pour écouter les idées de chacun puis nous travaillons sur les arrangements et le développement des riffs.
SeeK : le midi (format utilisé pour la MAO) permet de nous rendre compte instantanément de la qualité des arrangements (à condition d’avoir une bonne carte son) la connaissance musicale faisant le reste.
Matt : Surtout ça permet de gagner du temps; au lieu d’enregistrer une démo pour voir le rendu de la chanson, on se rend tout de suite compte si la chanson en question tient la route où pas.
De quoi parlent vos chansons ?
Matt : Notre deuxième album (THE FIVE SHIRES) est un concept album d’héroic fantasy faisant suite à MAGES BATTLE. En gros, dans MAGES BATTLE, le magicien Raistlin à prit le controle du royaume au prix d’une guerre sanglante. Dans THE FIVE SHIRES, une petite troupe d’aventuriers décident de se venger de Raistlin et se lancent à sa poursuite. Le concept étant assez complexe, car il se base sur un livre écrit par SeeK qui s’intitule « L’alliance du dragon noir », je conseille aux lecteurs d’aller sur notre site afin d’avoir le détail complet de l’histoire.
Quelles sont vos sources d’inspiration quand vous écrivez une chanson ?
Matt : L’inspiration (au niveau musical) dépend de tellement de paramètres que c’est très difficile de te répondre. Dans l’absolu, nous essayons de créer une ambiance spécifique en fonction des texte et du concept.
Vous avez fait la première partie de Iron Maiden à Nancy le 27 avril 1998. Comment avez-vous obtenu ce privilège ?
Matt : C’est très simple en fait. J’avais un pote à la fac qui s’occupait de la programmation des groupes qui ouvraient pour le Zenith de Nancy. Quand Maiden sont passés, il nous a offert ce privilège et nous avons evidemment sauté sur l’occasion !!
Je suppose que cela a dû être un grand souvenir ?
Matt : Oui. C’était merveilleux de pouvoir approcher nos idoles…
Faites-vous souvent des concerts ?
SeeK : Nous essayons d’en faire un maximum mais ce n’est pas toujours facile pour un groupe de metal de trouver des plans concert en France même si la signature chez THUNDERING nous a ouvert quelques portes.
Matt : Au moins on est sur de pouvoir jouer une fois par an pour la fête de la musique (rires)!! Plus sérieusement, en ce moment nous travaillons avec Nico notre nouveau bassiste pour remettre les chansons en place ce qui demande du temps. Nous sommes opérationels pour faire des concerts d’une heure mais pas encore au delà. En ce moment nous partageons nos concerts avec un autre groupe de chez THUNDERING : DISTRESS avec qui nous nous entendons très bien.
Quelles sont en général les réactions du public ?
SeeK : Tout le monde nous adore (rires). En fait, je pense que notre musique est assez riche pour pouvoir toucher des gens d’horizons différents ce qui est bien sur un atout.
Matt : Pendant les concerts, dés que le public s’endort, on joue Capitaine Flam (rires). Non, nous avons très peu de critiques négatives après nos concerts.
Quel est votre plus beau souvenir live à part la première partie de Maiden ?
Matt : Notre plus beau souvenir c’est ce concert qu’on a fait à Gerardmer durant le festival Myrtistock. Il pleuvait des cordes et il y avait des éclairs partout; c’était l’apocalypse…
SeeK : Odin lui même nous a sacré de sa main…
Pensez-vous qu’internet soit un bon moyen de promotion et pourquoi ?
Matt : A l’évidence oui. Tu peux toucher un maximum de personnes et surtout de s’exporter en dehors de notre beau pays.
SeeK : J’approuve totalement Matt sur ce point. Les échanges entre groupes sont plus faciles ainsi que le contact avec les fans (mailing list, news sur les groupes, egroup…). De plus, les transferts de données sont immédiates par rapport à la poste où les délais sont beaucoup plus longs.
Pouvez-vous nous donner votre avis ur les fichiers mp3 et les copies de CD ?
Matt : Personnellement, je ne télécharge jamais de mp3 « pirates » si ils ne sont pas sur les sites officiels des groupes. Quand à la copie de CD je suis evidemment contre. Sinon à quoi bon se faire chier à presser des albums…
SeeK : Heureusement qu’une réglementation sur les mp3 arrive même si le hacking restera toujours d’actualité. Pour les CDs gravés avant je m’en foutais mais maintenant que nous sommes dans le music business, cela nous touche de près.
Et pour finir un mot pour mes lecteurs.
Merci à tous les lecteurs et continuez à soutenir le metal français car il le mérite. Merci à Laurent Bocquet de THUNDERING qui travaille dans ce sens.
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Third album of one of the major french progressive metal act ! Elvaron has now become a masterful band in conceiving concept album … This new part is the third act of a story that started in 1997 with the release of « Magic Battles » & followed up in 2000 by “the Five shires”, a majestic concept album which gets amazing reviews in France.
This album was described as one of the most beautiful concept album from the past 10 years ! In 2004, Elvaron & Thundering / Manitou decided to give a new chance to “The five Shires” by completely re-recording it, adding a bonus CD containing, a new 20 minutes piece, “Call of the black Dragon”. “The buried Crown” shows a high level progressive album full of technically music based on catchy songs.
Elvaron knows how to create intense, subtle epic songs. With a new line up, music gets now more mature arrangements & more diversity by its side. Nowadays, lots of symphonic bands include some orchestral samples to enrich their music. Elvaron decide to give a real life to classical music instruments, including some real classical musicians as guests on “the Buried Crown” : Flute, Oboe, violoncello, Bassoon, clarinet, violin, Horn, This gives to the band a unique symphonic & orchestral aspect.
Close to bands like Symphony X in a more aggressive way, Elvaron’s music is about to please Dream Theater or Rush progressive fans as well as more aggressive bands such as Megadeth, Overkill or Testament. « The Buried Crown » is largely inspired by post romantic music of the 20th century (Mahler, Debussy, Ravel…) but also by some other classical music movements from its beginning ‘til today. Masterised in the famous French studio “La source” (Gojira, Mass Hysteria, Outcast,…), Elvaron reaches today a real good production stage, which was important for this first album to be worked on the European scene.
By the way, Elvaron remains one of the very rare new underground bands to be invited to share the stage with mighty bands such as Iron Maiden, even if the band already played with some major acts before (Royal Hunt, Blaze) A great album between artistic know how, technical ability & creativity.
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Premier album des nancéiens, Mages Battle donnait l’impression d’arriver comme une tache chez les disquaires de la cité ducale, alors bondés de sorties extrêmes (Blockheads en 1995, Mortuary et Scarve en 1996, et Depraved suivra en 1997). Bref, beaucoup étaient à l’heure de leur première presse de CD à ce moment-là. Y avait-il de la place pour Elvaron à ce moment-là ?
Déjà, à la vue de la pochette, je me suis dit : « on va pas être copain facilement tous les deux ». Elle n’est pas foncièrement moche (ce n’est pas Dark Medieval Times non plus, heureusement !), mais c’est plus la PAO dans son ensemble qui rend le décalage entre l’image artisanale et son cadre trop informatique pas top-top. Allez, allez, me dis-je, concentrons-nous sur la musique ! Et là, j’avoue, là aussi, ça commence mal :
malgré une intro sympa, le morceau Sad Death s’enlise assez tôt, mais surtout la voix, légèrement rauque, n’est pas assez en avant. Spell & Swords propose un riff très proche d’un Metallica sur Kill’em all, mais peut-être trop répétitif. Répétitif, hmm, c’est la faiblesse de pas mal de morceaux (le « Satan » répété maintes fois sur les refrains de Satan laughs n’est pas là pour aider, d’autant qu’il couvre à moitié la voix). Mais tout n’est pas à jeter : Exhumation, très tendue, prend toutefois le temps de poser des envolées de 6-cordes, Foredoomed sort dignement sa tête du lot, peut-être parce que la voix est mieux mise en avant. Battlefield propose des soli magnifiques. Et à ce stade de la chronique, je me demande si Elvaron n’est pas davantage à l’aise sur les compos de plus de 5 minutes. La preuve magnifique avec Sustenance et ses 7 minutes, moins nerveux que le titre Immortal, certes, mais bien plus riche en variations, en émotions (les soli, très fluides, font mouche comme c’est pas permis). On termine avec une « chanson cachée » qui aurait méritée d’être en pleine piste, car elle dégage une ambiance très intéressante.
En tout cas, je suis heureux de n’avoir découvert Elvaron que maintenant, car à l’époque de sa sortie, alors que je baignais dans un bouillon de metal extrême, j’aurais été plus dur et surtout sans recul !
Fred
Alors que je viens à peine d’éjecter de ma platine son prédécesseur, Mages Battle, The five Shires vient percuter mes oreilles de plein fouet. On parle bien du même groupe ? Oui, on parle bien d’Elvaron, qui a réenregistré et remixé sa deuxième galette pour cause de version originale épuisée (sortie initiale en mai 2003). Et tant qu’à faire, autant ajouter un titre de 20 minutes en bonus !
Ah, bah, tout est bonus dans cet album. A commencer par le son, limpide ! A continuer par les voix ! Fini le rauque, place aux voix claires, moins rock n roll thrashy, mais beaucoup plus vibrantes. Place aussi aux claviers, qui complètent la nouvelle identité sonore du combo. The five Shires, l’album, commence avec The five Shires, le titre. 5 pièces enchassées dans une intro et une outro, le tout pour une épopée de 29 minutes. Quand j’écrivais qu’Elvaron était plus à l’aise dans les longs morceaux, j’en entends la preuve sur cet excellent titre. Tout y passe, voix de ménestrel, gros soli, accélérations que même Mages Battle ne s’était pas autorisées (The Orcs of Thar !!!). Tout est bien carré, bien en place, rien à redire ! Si le gros de l’album est passé, le thème conceptuel n’est pas épuisé, puisque l’ensemble raconte les « mémoires de Raistlin »… The Tower of Palanthas, le second morceau prend toute sa mesure et s’alambique audacieusement près de 8 minutes. Mais, il ne faut pas croire, Elvaron n’est pas non plus devenu tout propre et tout gentil ! Des vocaux extrêmes sont là, bien placés et donnent du relief aux pièces. Le clavier n’est pas là non plus juste pour poser des nappes (on le retrouve bien sur Killianor’s Sight). Sur Beyond the Gate comme ailleurs, la basse bosse à mort, mais là encore, la production soutient et valorise bien tout. C’est donc très riche, et ça réclame d’être attentif à ce qui se joue, si on veut repérer quel bon riff est dans quelle chanson. Bienvenue dans le prog ! Prog, ou au moins épique, avec le titre bonus The Call of the black Dragon, qui commence en toute sérénité avant de prendre des tournures plus inquiétantes. Les passages s’enchaînent, entre mélodies vocales accrocheuses, parties de double grosse caisse énervée, soli de toute part et accélérations de timbrés.
Alors, bon, je suis conscient de passer à côté de trucs, dans une chronique un peu courte, mais je retiens surtout l’énorme bon en avant de l’album. Le groupe n’était pas satisfait du son mais était fier de ses compos. Depuis 2004, il peut être fier des deux.
RRTF
Groupe lorrain, Elvaron s’est déjà taillé une belle réputation dans le monde du Metal progressif et épique hexagonal. Portant à bout de bras leurs compositions complexes et enlevées pour arriver jusqu’au label Thundering Records; lequel leur a ouvert la porte vers de nouveaux horizons que l’on espère dorés.
Et comme les 4 compères ( Thomas Letscher aux claviers, Matthieu Morand guitariste chanteur, Nicolas Colnot à la basse et Fred Seiler aux fûts) ne font pas les choses à moitié c’est non pas un mais deux cds qui composent ce « nouvel » album « The fires shires ».
En fait de nouvel album, il s’agit plutôt d’un ré-édition retravaillée d’un album crée en 2001 agrémenté des titres bonus d’une seconde partie inédite ( 16 morceaux au lieu de 8 quand même) « The call of the black dragon ».
Au regard des paroles, vous aurez de suite compris qu’Elvaron évolue dans un style assez heroic fantasy avec des composition plutôt épiques, toujours très variées empruntant au progressif, au power, au speed, au folk Metal,…; Bref le groupe nous offre un riche palette de sons sur deux galettes bien remplies. Le tout ( et surtout le long titre d’attaque de 29 minutes) regroupant tout le savoir faire de 4 musiciens, usant d’artifices sonores et d’une technique irréprochable, fait irrémédiablement penser à une musique de film. Seuls petits bémols malheureusement: la voix qui ne parvient pas à mettre en valeur comme elle le mériterait toute l’émotion des mélodies ( et croyez moi il y a du potentiel la dessous) et une fâcheuse tendance à la boulimie de création. En effet, Elvaron semble possédez une source d’inventivité inépuisable mais du coup a parfois bien du mal à agencer ses idées. Résultat: des titres très denses, trop riches qui gagneraient largement à être épurés. Passés outre ces petits points noirs plutôt méritoires en fait puisque en fin de compte mieux vaut l’abondance que la disette auditive, l’incursion au sein de « The five shires » me convient parfaitement. Plus encore, cet album aurait même tendance à me réconcilier avec une approche progressive trop souvent pompeuse. Ici la grosse touche prog est noyée au coeur de parties médiévales joyeuses, servies par des accalmies sereines, de nombreuses périodes instrumentales techniques qui prennent une vraie place narrative. Bref tout est intelligemment pensé pour faire naître un ensemble fédérateur et surtout très prometteur. D’ailleurs, en y ajoutant un peu plus de cohésion, Elvaron pourrait devenir la future référence française de Metal progressif. C’est une raison suffisante pour s’attarder un peu sur cette oeuvre conceptuelle marquant incontestablement le début d’une grande épopée pour le groupe. A suivre de très près…
Del
Avec The Burried Crown, Elvaron nous livre ici son 3ème album. Dans un registre Prog Metal aux fortes influences classiques, le groupe originaire de l’est de la France nous plonge dès l’intro dans une ambiance proche de la bande son du film Halloween pour ensuite débouler avec un morceau de plus de 8 minutes qui pourrait servir de carte de visite à Matt et ses compères.
On passe du métal traditionnel à des passages plus ambiants, voir carrément classiques. Le chant tranche avec la mode des voix hautes perchées et le timbre plus chaud s’intègre intelligemment aux longs passages instrumentaux. C’est d’ailleurs durant ces passages que l’on ressent le plus les influences prog du groupe dont les rythmiques saccadées lorgnent du coté de Dream Theater, sans jamais tomber dans la copie gratuite.
Les Morceaux se suivent et insistent sur cette volonté de mélanger le métal avec des passages instrumentaux, tantôt péchus ou planant qui trouveraient aisément leur place sur une B.O. de film, comme le suggérait l’intro sirens’ call. Les amateurs de changements de rythme devraient y trouver leur compte (Ghouls Of Time, One Last Season, The Burried Crown en sont les meilleurs exemples) tandis que les amateurs de structures plus calibrées chercheront un fil conducteur plus évident et des refrains plus catchy.
Le groupe nous propose de belles mélodies entêtantes comme en témoigne le titre Dark Whispers. Les influences Heroic Fantasy sont très présentes (The Heroes’ Tale aurait pu être composé par Rhapsody) et devraient satisfaire les fans du genre. Sans tomber dans la caricature Elvaron nous livre avec The Buried Crown un album ambitieux qui nécessite du temps pour l’apprécier pleinement. Cependant, la longueur parfois excessive des morceaux est parfois préjudiciable à la cohérence de l’ensemble de l album qui peut donner l’impression parfois de partir dans tous les sens.
Sans révolutionner le genre, Elvaron apporte sa pierre à l’édifice et montre que le Prog Métal Classique peut également se conjuguer au français.
Tom
près l’excellente réédition de « The Five Shires », on attendait beaucoup de la part d’Elvaron. La richesse incroyable de cet album ainsi que son côté fédérateur laissaient croire que le meilleur restait à venir. Et cette impression était la bonne.
Sans changer de recette, Elvaron nous a pondu un album qui dépasse largement son prédécesseur, notamment grâce à un gain notable en maturité. Un signe qui ne trompe pas : l’impact direct des chansons. Après une brève introduction (« Siren’s Call »), « Warhead » prend littéralement l’auditeur à la gorge. Un riff qui rappelle le grand Megadeth, une rythmique puissante, un chant agressif et une partie instrumentale démontrant tout le talent de la bande à Mathieu Morand (avec un passage de musique classique étonnamment bien inséré). Peu de gens auront quelque chose à redire après ces huit minutes quasi parfaites.
Ce morceau cristallise également les petits défauts d’Elvaron, qui ne sont pas vraiment musicaux. Le chant n’est pas toujours assez incisif. Avec une musique aussi ambitieuse, il faut quand même avoir un chanteur exceptionnel, et même si le guitariste/chanteur s’en sort avec les honneurs, on se prend parfois à rêver d’un grand chanteur de métal pour propulser la musique d’Elvaron dans la cour des très grands.
La deuxième faiblesse de The Buried Crown est la production, qui pèche par manque de moyen. D’un autre côté, le progrès est net et constant depuis le premier album dans ce domaine, alors l’optimisme est de mise !
Sinon, que peut-on dire pour décrire la musique d’Elvaron ? Richesse ? Variété ? Musicalité hors du commun ? Puissance ? Tous ces éléments sont réunis pour créer un métal progressif original, rappelant aussi bien Megadeth que Dream Theater en passant par le classique, le jazz et des sonorités moyenâgeuse. Le tout dans un style unique et propre, reconnaissable dès les premières mesures.
L’exemple de la suite « King Of Thalia » est la démonstration de la force du groupe, qui passe du coq à l’âne sans que l’on s’en rende compte tellement la musique du combo lorrain est enchanteresse.
Pas de doute, Elvaron possède un potentiel fou, et – il faut bien l’avouer – assez rare en France. Les fans de prog et les fans de métal en général (certains ont déjà deux albums de retard) devraient sans plus tarder jeter une oreille plus qu’attentive à ce magnifique album.
© Yath
Elvaron groupe de metal progressif nancéen arrive avec son troisième album poursuivant le concept (basé sur ‘ L’alliance du dragon noir’ de T.Letscher) entamé sur « Mages Battle ». Les passages heavy, classiques, accoustiques et folk se succèdent avec classe mettant en évidence le talent de composition de Matthieu Morland qui évite tous les pièges de la niaiserie et du kitsch. En effet, un équilibre délicat entre envolées virvoltantes et mélodies ambiantes s’instaure tout au long de ce « The Buried Crown ». Bien sûr quelques points faibles persistent, ainsi la quasi absence de refrains peu rendre la lecture difficile, le chant manque parfois de lyrisme et est parfois écrasé par les autres instruments, mais rien de bien grave. Les guitares ne se trouvent pas toujours au premier plan, fait suffisement rare dans ce genre pour le souligner, laissant la place aux autres instruments. Il est à noter que les claviers disposent d’un son excellent. Les ambiances sont très évoquantes, épiques par moments, féeriques à d’autres, fil conducteur d’une musique riche en rebondissement. L’album malgré sa durée conséquente ne laisse jamais la place à l’ennui. La diversité instrumentale n’y est certainment pas pour rien, ainsi violon, hautbois, violoncelle, clarinette et autres instruments classiques viennent prendre part à cette grande fresque musicale. Du côté de la batterie, ça se passe très bien, pas de poudre aux yeux, on se contente du nécessaire, ce qui dans le cas présent évite à la musique de s’asphixier, seul regret le mixage un peu trop discret à mon goût. Les groupes de metal progressif valant la peine que l’on s’y intéresse ne sont pas nombreux alors ne passez pas à côté de ce Elvaron si vous êtes amateur du genres, vous pourriez le regretter.
Deathy
Nous l’évoquons dans le dossier de ce numéro : The Five Shires est un concept-album qu’on doit au talent d’Elvaron, groupe nancéien formé en 1993 – auteur de deux démos remarquées [Necromantia, Exhumation] et d’un album autoproduit, Mages Battle [1997] – qui a ouvert pour Iron Maiden à Nancy en avril 1998. Trio à l’origine, le groupe a, en juillet 1999, recruté un claviériste en la personne de Thomas Letscher et s’est immédiatement penché sur l’écriture de son second album qui narre les tribulations d’un trio composé d’un humain, d’un elfe et d’un nain dans sa lutte contre Raisltlin, le mal personnifié. Il est important de noter que ce nouvel opus n’est autre, au niveau du concept, que la suite de Mages Battle, et qu’il démarre par un morceau de bravoure de 29 minutes dans lequel tout Elvaron est résumé : passages celtiques, technique éblouissante [quel guitariste, ce Matthieu Morand est tout bonnement impressionnant, d’autant qu’il chante !], variété des ambiances et des styles abordés (du heavy épique au metal, du jazz rock au prog le plus alambiqué), technique hallucinante, vocaux entremêlés (du black au true), passages acoustiques, lyriques, agressifs, etc, cet album fourmille d’idées et étonne par sa maturité. Qui aurait pu penser qu’un jeune combo lorrain pouvait, d’entrée de jeu, placer la barre si haut ? Reste désormais à voir de quoi le groupe est capable sur scène… Parviendra-t-il à restituer l’intégralité de cet ambitieux concept sans le dénaturer ? Peu importe, finalement. L’essentiel, dans un premier temps, est que The Five Shires recoive le succès qu’il mérite. Ensuite, il sera bien assez temps de penser au live. Chapeau bas en tout cas !
PHILIPPE LAGEAT