Logos – Elevation : Histoire d’une création

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Elevation est mon 40ème album. Autant dire que j’appréhendais quelque peu sa création, estimant que j’avais déjà exploré tellement de pistes que le risque de redite, de manque de créativité m’inquiétait quelque peu. Voici donc quelques commentaires qui accompagnent chaque titre et qui le replacent dans le contexte de ce qui fut pour moi une période de création intense pour aboutir à ce que je considère comme mon meilleur album.

elevation

La Fête du Wesak

L’introduction donne tout de suite l’idée générale. Le Wesak est une fête où pour une seule fois dans l’année les énergies orientales se coordonnent avec nos énergies occidentales. Dès l’intro, sans le faire exprès, j’ai été amené à placer ces voix de moine tibétain, de voix soprano et en fond de choeur d’enfants qui chantent en latin. Le mélange parfait des deux énergies. La suite du morceau développe progressivement un changement d’intensité qui va en crescendo, donnant l’impression d’une cérémonie qui évolue au fur et à mesure de l’apparition de grands êtres.

Devachan

Devachan est basé sur une technique qui me plait beaucoup en ce moment : celle du morceau joué en une seule fois, sans rajouts ultérieurs. Cette méthode permet de donner un feeling particulier et correspond bien à l’idée que ce font les Théosophes du Devachan, le Paradis intermédiaire où séjourne l’âme entre deux incarnations. Avec sa douce plénitude, son rythme assez lent, sa légère coloration asiatique, le morceau répond bien à cette idée de paix intérieure.

Le Stupa des Nuages

Dès le départ, l’ambiance éthérée donne cette idée de flotter au dessus des nuages, en visitant en rêve les plus beaux Stupas. L’orchestration est ici assez marquée par un côté asiatique avec le Guzhen , instrument à cordes chinois puis la flûte .
Première apparition du violon solo Mongol : le Khuur, que l’on retrouvera par la suite assez souvent. Les arrangements évoluent par la suite vers une orchestration plus classique et un sentiment de grandiose.

Le Tibétain

Très certainement, mon morceau préféré avec le suivant. Je l’avais commencé avec ce son d’orchestre si particulier, qui donne à lui seul un sentiment de grands espaces et de profonde plénitude. J’avais commencé une composition très compliquée, trop compliquée même. A un moment, je jouais le refrain et m’est venue l’idée que cela en ferait en fait le thème principal. La mélodie était née, toute différente de ce que j’avais prévu d’en faire au départ. Le morceau était déjà fort intéressant , mais voici qu’une main invisible me guida vers un son de voix tibétaine qui traînait au fin fond d’une banque de son que je venais d’acquérir. Le plus incroyable : elle était exactement dans la tonalité de composition que je venais d’écrire. Un curieux miracle … Quelques rajouts de glissandi d’harpe, des sons de chants harmoniques puis l’apparition évidente du son de l’Aigle confirme cette impression d’embrasser par la conscience la totalité de l’espace et les hauts sommets de l’Esprit.

Elévation

Si ce morceau reprend le titre général de l’album, c’est aussi parce qu’il évoque sans hésitation ce sentiment d’élévation. Il commence par une simple flute asiatique qui donne le thème général de la 1ère partie. Sentiment de plénitude et de paix intérieure dans le mystère du sacré. L’orchestration évolue rapidement vers une espèce de boucle ascentionnelle, sensation donnée par les violons qui tournent sur le même motif, puis à la rentrée des choeurs, le sentiment se fait plus prenant, et l’énergie se libère finalement.

L’Ermitage du Cachemire

Après une courte intro , le Khuur reprend en solo le thème principal tel un ermite seul au fond de sa demeure au sein d’une contrée cachée du Cachemire. Quoi de mieux que l’Ermitage pour distiller des impressions de méditations et de recherches infinies sur soi-même , c’est ce que ce morceau essaye de diffuser.

Le Moine de Shamballa

Un superbe chant harmonique donne le ton dès l’intro de ce morceau. Le thème est annoncé rapidement par un mélange de Violoncelle et de Viole. Les choeurs prononcent la phrase “ Terra Incognita “ donnant ainsi l’impression de la découverte d’un lieu millénaire et sacré, où séjourne le Moine , celui qui chante l’Eternel en permanence.

Le Trésor de la Montagne

Le vent vigoureux de la montagne indique que l’altitude a changé et que l’on se rapproche des hauts sommets. La notion des grands espaces se fait de plus en plus sentir. Le haut-bois solo qui survole l’orchestre se veut tel le pélérin qui serpente sur les sentiers montagnards. Le Trésor de la Montagne montre que l’ascension réussie d’un sommet peut aussi être la victoire de l’Esprit.

Le Grand Esprit de l’Himalaya

Toutes les traditions orientales attribuent un Esprit à une montagne et l’Himalaya, certainement une des chaînes montagneuses les plus célèbres, n’y fait pas exception. Le morceau commence par une prière de célébration en tibétain magnifiée par une superbe voix. De nombreux instruments , puis une danse de percussions célestes apparaissent rapidement pour célébrer le Grand Esprit.

Le Voyage des Prières

C’est aux abords des Temples orientaux que l’on trouve ses fameux foulards qui diffusent dans le vent les prières qui y sont inscrites. Ce morceau reprend cette idée, la voix éthérée de l’intro étant le chant du vent chargé des intentions du pélerin de l’infini. L’ambiance se fait par la suite plus méditative et légère, la prière flottant doucement dans l’air pure de l’atmosphère.

La Cité Resplendisante

Voila un morceau qui donne l’impression d’une histoire contée, telle une musique de film décrivant un impossible paysage d’une cité brillante de ses mille feux. “ Elevation“ nous aurait il conduit au seuil de la Cité Céleste , étape nécessaire de notre grand voyage ?

Arc en Ciel sur le Monastère

Ultime étape du pélerin de l’infini, le Monastère se trouve aux confins des hauteurs. La chanteuse Mongole de l’introduction reprend cette idée des espaces illimités, confirmée par la reprise des instruments qui suivent la progression. Un orage de haute altitude termine le morceau sans effrayer ni l’aigle ni le moine qui déambule sans risque sur le parvis de son habitation, l’Arc en Ciel apparaissant à coup sûr à celui qui se tient sur le bon chemin …

Procession Céleste

La paix certaine attend le pélerin de l’Esprit. Partir à la conquête de soi est un sentiment certainement grandiose et c’est ce qu’essaye de reprendre ce morceau qui termine l’album. Apparition de l’orchestre puis de la voix soprano, reprise du violon Khuur, superposition des voix et des violons, ajout des percussions d’orchestre Timpani, tout concourt à la création d’un final imposant, telle une spirale se déroulant dans cesse dans un sentiment d’Elevation ….

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